Les années 70 furent pour beaucoup de jeunes une époque de fêtes, d’expérimentations, de voyages exotiques et de bravades aux générations précédentes. « Si vous vous en souvenez, c’est que vous n’y étiez pas vraiment [1] ». Bien qu’ayant tâter plusieurs des substances qui passaient à cette époque, l’auteur, tel un archéologue, a assemblé les scènes encore présentes dans sa mémoire et a imaginé les pièces les reliant.
Ce jeune Québécois s’est envolé pour Paris sans itinéraire précis après avoir jeté aux orties son plan de carrière. Sans le sou, les Européens lui ouvrent la porte de leur voiture, de leur maison, leurs bouteilles et leur cœur.
Épopée de découvertes d’un continent mais aussi de découverte de soi, il marche dans les pas de ses héros : Jack London, Ernest Hemingway, Jack Kerouac... Ils l’ont inspiré à voir le monde et ses lieux insolites, manger, boire beaucoup, rencontrer des hommes, des femmes. Mais ces mentors ont en commun d’avoir sombré dans l’alcool et autres toxicomanies; ils en sont tous morts ou se sont suicidés.
En route, où rencontres et solitude alternent parfois cruellement, ses démons intérieurs qu’il fuit finissent par le rattraper. Au loin, il doit composer avec les maux qui frappent aujourd’hui encore tant d’hommes : le silence, la difficulté d’introspection, d’intimité et d’engagement. Au long de ce voyage, des mots apparaissent et dénouent peu à peu les nœuds qui l'étouffent.
[1] Traduction libre de : “If you remember the ’60s, you really weren’t there.”